La fabuleuse aventure du cinéma américain

Cette série explore le cinéma américain à travers les décennies et les changements culturels, sociétaux et politiques qui ont encadré son évolution. Combinant des images d'archives et des interviews d'acteurs, de réalisateurs, de producteurs, de critiques et d'historiens de renom, la série présente les moments cruciaux du cinéma qui ont éveillé l'imagination et influencé notre culture.

Le chanteur de jazz inaugure l’ère du cinéma parlant, et des films comme King Kong et Dracula remontent le moral des Américains durant la Dépression. Walt Disney crée le premier long métrage de dessin animé avec Blanche-Neige et les sept nains. Le public tombe sous le charme des comédies comme New York-Miami et L’impossible Monsieur Bébé, comme des westerns qui mettent en vedette John Wayne et Gary Cooper. 1939 est sans doute l’année la plus faste de l’histoire du cinéma, avec des films comme Le magicien d’Oz et Autant en emporte le vent. La décennie qui suit voit la sortie de films adorés du public comme Casablanca, Citizen Kane et La vie est belle.

Les années 1950 nous offrent des interprétations mythiques comme celles de Gloria Swanson dans Boulevard du crépuscule et de Bette Davis dans Ève. Un nouveau style d’interprétation apparaît à l’écran, incarné par Marlon Brando, James Dean et Eva Marie Saint. C’est l’époque des grandes comédies musicales avec Chantons sous la pluie, Le chant du Missouri et Une étoile est née. L’âge d’or du cinéma d’Hollywood touche à sa fin, alors que les grands réalisateurs sont au sommet de leur carrière : Billy Wilder réalise Certains l’aiment chaud, Hitchcock crée Sueurs froides et La mort aux trousses, tandis que John Ford confie à John Wayne un rôle qui est peut-être le plus sombre de sa carrière dans La prisonnière du désert.

Les années 1960 sont lancées avec West Side Story et Lawrence d’Arabie de David Lean. De Spartacus à 2001 : odyssée de l’espace, en passant par Dr Folamour, Stanley Kubrick marque la décennie. La tension psychologique monte d’un cran dans des films comme La garçonnière, Psychose et Un crime dans la tête : c’est la preuve que la magie d’Hollywood fonctionne aussi bien à petite échelle. Jerry Lewis, Doris Day et Mel Brooks enchaînent les comédies grand public. Elizabeth Taylor partage l’affiche avec Richard Burton dans Cléopâtre, un échec cuisant qui mène presque son studio de cinéma à la faillite.

James Bond fait ses débuts à l’écran dans les années 1960. Clint Eastwood vole la vedette dans L’homme sans nom, tandis que Paul Newman dans Hud et Butch Cassidy et le Kid, Steve McQueen dans La grande évasion, et Sidney Poitier dans Devine qui vient dîner dominent le box-office. À l’horizon de la nouvelle décennie, des films audacieux comme Bonnie et Clyde et Le lauréat marquent un tournant dans le cinéma américain. Alors que le rideau tombe sur les années 1960, John Wayne remporte son seul et unique Oscar pour son rôle dans Cent dollars pour un shérif, tandis que le classé X Macadam Cowboy remporte l’Oscar du meilleur film.

On dit que les années 1970 sont le deuxième âge d’or du cinéma américain. Le parrain, French Connection et L’exorciste connaissent un immense succès critique et commercial, ouvrant la voie à un nouvel Hollywood qui fait la part belle au réalisateur. Robert Altman, Sidney Lumet et Martin Scorsese ont chacun leur style, donnant le ton à la décennie. Liza Minnelli brille dans Cabaret, tandis que John Travolta connaît la gloire avec La fièvre du samedi soir et Brillantine. Une nouvelle génération d’actrices s’impose à l’écran : Ellen Burstyn dans Alice n’est plus ici, Gena Rowlands dans Une femme sous influence, Pam Grier dans Foxy Brown et Diane Keaton dans Annie Hall.

Jack Nicholson révèle tout l’éventail de son talent avec ses rôles dans Chinatown et Vol au-dessus d’un nid de coucou, qui lui valent des nominations aux Oscars. La paranoïa est au rendez-vous dans les films à suspense Conversation secrète, À cause d’un assassinat, Les trois jours du condor et Les hommes du président, qui s’inspirent du contexte politique de l’époque. À l’approche des années 1980, les superproductions changent la donne à Hollywood : Les dents de la mer, La guerre des étoiles et Rencontres du troisième type frappent l’imagination du public et laissent entrevoir l’avenir du cinéma américain.

Les années 1980 démarrent avec une série de films marquants où brillent les grands noms du cinéma, comme Robert De Niro dans Raging Bull et Jack Nicholson dans Shining, alors que Robert Redford dirige une pléiade d’étoiles dans son film Des gens comme les autres. L’Empire contre-attaque s’impose comme le film numéro 1 de l’année 1980 et donne le ton à la décennie, qui voit les George Lucas, Steven Spielberg et autres Robert Zemeckis battre des records d’affluence avec leurs films spectaculaires qui font le bonheur des petits et des grands. Des réalisateurs comme Martin Scorsese, Mike Nichols et Woody Allen offrent certains de leurs meilleurs films, tandis que de nouveaux noms interpellent la jeune génération.

Les années 1980 accueillent de nouveaux artisans du cinéma, parmi lesquels Tim Burton, Rob Reiner, Nora Ephron, George Miller, Amy Heckerling et les frères Coen. Meryl Streep et Tom Cruise sont catapultés au sommet de la gloire, tandis que Sylvester Stallone, Arnold Schwarzenegger et Bruce Willis redéfinissent le film d’action. Les ados se reconnaissent dans Ça chauffe au lycée Ridgemont, Un monde pour nous et Breakfast Club. Avec Sexe, mensonges et vidéo qui sort à la fin de la décennie, le cinéma indépendant trouve sa place auprès du grand public. Tim Burton donne un nouveau souffle aux films de superhéros avec son Batman, tandis que Spike Lee met le feu aux poudres avec son chef-d’œuvre controversé, Do the Right Thing.

Les années 1990 s’ouvrent sur des personnages controversés qui font l’actualité culturelle : Hannibal Lecter du Silence des agneaux, les mafiosi des Affranchis et le duo de Thelma et Louise. Steven Spielberg invite l’Amérique à réfléchir au mal avec La liste de Schindler et Il faut sauver le soldat Ryan. Propulsées par Nora Ephron, Amy Heckerling et Cameron Crowe, les comédies romantiques gagnent en popularité avec à l’affiche Meg Ryan, Sandra Bullock et Julia Roberts. Will Smith s’impose parmi les super vedettes américaines avec les succès de la SF Men in Black et Le jour de l’indépendance. Boyz N the Hood inaugure un mouvement cinématographique qui met en vedette des artistes afro-américains, tant du côté de la réalisation que de la distribution. La décennie voit aussi plusieurs cinéastes indépendants faire le saut des festivals aux multiplexes, notamment Paul Thomas Anderson avec Nuits endiablées, Wes Anderson avec Rushmore et Richard Linklater avec La tête dans les nuages.

Les effets numériques d’un nouveau genre propulsent les superproductions comme Terminator 2, Le Parc jurassique, La matrice et Titanic. Les comédies dans la veine du Jour de la marmotte et de Mary à tout prix attirent les foules, tandis que de nouveaux visages du genre comme Jim Carrey et Adam Sandler voient leur carrière s’envoler. Quentin Tarantino entre dans la cour des grands avec Fiction pulpeuse. La décennie finit en beauté avec un florilège de films acclamés par la critique : Magnolia, Fight Club, Boys Don’t Cry, Révélations et Dans la peau de John Malkovitch contribuent à faire de 1999 l’une des meilleures années du cinéma américain.

Au tournant du siècle, les sagas épiques s’imposent à l’écran avec Harry Potter et Le seigneur des anneaux. Moulin Rouge et Chicago inaugurent le retour des comédies musicales. Les créations de Pixar attirent petits et grands vers le film d’animation, représenté par des succès comme Monstres et Cie et Là-haut. Les réalisateurs indépendants bien établis de la trempe de Paul Thomas Anderson, Quentin Tarantino et Sofia Coppola poursuivent leur percée artistique avec Il y aura du sang, Le commando des bâtards et Traduction infidèle. Avec son humour bien à lui, Judd Apatow donne le fou rire à l’Amérique, et Will Ferrell crève l’écran après s’être fait remarquer à Saturday Night Live.

James Cameron renouvelle son exploit en réalisant pour une deuxième fois le plus grand film de tous les temps, Avatar. La même année, son ex-épouse Kathryn Bigelow devient la première femme à remporter l’Oscar de la meilleure réalisation pour son film Démineurs. Les films de superhéros s’imposent comme le genre favori du public américain, alors que Christopher Nolan réinvente du tout au tout la mythologie de Batman et que l’univers Marvel prend forme. Souvenirs de Brokeback Mountain fait tomber les barrières et les tabous, pendant que Moonlight, Lady Bird et Get Out diversifient le paysage cinématographique et sont la preuve que l’avenir du cinéma est plus prometteur que jamais.